Le Nutri-Score, véritable boussole nutritionnelle affichée sur une multitude de produits alimentaires, s’apprête à connaître une transformation majeure en 2025. Le gouvernement français a officialisé, par un arrêté publié au Journal Officiel, une révision de son algorithme de calcul. Cette évolution, nourrie par les avancées scientifiques et la volonté politique d’améliorer la prévention des maladies liées à l’alimentation, redessine les critères d’évaluation de la qualité nutritionnelle des denrées. Le nouveau Nutri-Score vise à offrir un étiquetage plus précis, plus clair et plus conforme aux recommandations actuelles, impactant particulièrement les grandes marques comme Danone, Nestlé, ou encore Michel et Augustin, dans la manière dont elles présentent leurs produits. Avec deux ans de transition pour accompagner ce changement, marques et consommateurs se préparent à une nouvelle ère de transparence alimentaire, où le subtil équilibre entre santé et plaisir sera au cœur des choix.
Nutri-Score 2025 : nouveaux critères et avancées de l’algorithme
Le nouvel algorithme du Nutri-Score, entré en vigueur en mars 2025, apporte une refonte de la méthode de calcul tout en conservant ses axes fondamentaux. Depuis son lancement en 2017, le Nutri-Score a révolutionné les habitudes d’achat en proposant une classification simple de A à E selon la qualité nutritionnelle. Aujourd’hui, cette classification s’enrichit de critères affinés, fruit d’une collaboration entre experts nutritionnels et acteurs de la santé publique.
La première grande évolution se concentre sur la prise en compte du sel plutôt que du sodium, alignant ainsi Nutri-Score sur le nouvel étiquetage nutritionnel légal. Ce changement pénalise davantage les produits riches en sel, notamment les biscuits apéritifs ou certains plats préparés, afin de mieux sensibiliser le consommateur aux risques sanitaires liés à la surconsommation de sodium.
Ensuite, le calcul du pourcentage de fruits et légumes a été revu. Désormais, les huiles végétales de colza, noix et olives ainsi que les fruits à coque sont exclus de ce calcul, ce qui rectifie certaines notations initiales jugées trop indulgentes. Par exemple, des marques comme Dolé, connues pour leurs huiles d’olive, devront désormais revoir la communication autour de leurs produits, tandis que certains fruits secs de Materne seront mieux valorisés dans une catégorie distincte.
Enfin, la grille d’attribution des points liés aux fibres a été améliorée. Cette mesure valorise particulièrement les céréales complètes, souvent présentes dans les produits proposés par des acteurs comme Yoplait ou Kraft Heinz. Les céréales raffinées subiront par conséquent une dépréciation automatique, renforçant le message santé derrière cette évolution.
- Prise en compte du sel à la place du sodium
- Exclusion des huiles végétales spécifiques du pourcentage fruits et légumes
- Amélioration de la valorisation des fibres alimentaires
- Renforcement de la pénalisation des produits sucrés et salés
- Meilleure distinction entre produits raffinés et complets
| Critère | Avant 2025 | À partir de 2025 |
|---|---|---|
| Prise en compte du sodium/sel | Sodium | Sel |
| Inclusion huiles végétales (colza, noix, olive) | Comptabilisées dans fruits/légumes | Exclues des fruits/légumes |
| Attribution des points fibres | Moins discriminant | Favorise les céréales complètes |
| Produits sucrés et salés | Moins pénalisés | Notation plus stricte |
Exemples concrets d’impact sur les produits
Des changements notables apparaissent chez les leaders du marché. Par exemple, les fromages à pâte dure à faible teneur en sel, tels que l’Emmental, voient leur score s’améliorer, affichant désormais un C plutôt qu’un D ou E. Cela profite aux produits de Danone ou encore Ferrero lorsqu’ils intègrent des ingrédients laitiers spécifiques dans leurs recettes.
Les poissons gras, qui bénéficient d’une meilleure notation grâce à leur richesse en oméga-3, se positionnent désormais en tête des produits valorisés. Cette revalorisation profite aux assortiments de poissons des marques comme Michel et Augustin qui misent sur ces aliments dans leurs gammes bio et responsables.
Implications pour les industries agroalimentaires : adaptations et stratégies
La mise à jour du Nutri-Score ne se limite pas au consommateur. Les industriels doivent repenser la formulation de leurs produits afin de préserver une note attractive. Cela incite des géants tels que Nestlé, Unilever ou Kraft Heinz à revoir les recettes pour réduire le sucre, le sel ou améliorer la qualité des matières grasses utilisées.
Par exemple, Nestlé pourrait ajuster les céréales de petit déjeuner de sa gamme, qui étaient jusqu’alors classées B ou parfois A, et qui se trouveront désormais reléguées en catégorie C à cause des seuils de sucre plus faibles. Unilever devra quant à lui renforcer la teneur en fibres de certains produits pour viser une meilleure classification.
La période de transition de 24 mois accordée aux marques est une opportunité stratégique : certaines entreprises choisissent d’afficher simultanément l’ancien et le nouveau calcul sur leurs emballages via un label « nouveau calcul », afin d’accompagner le consommateur dans cette évolution tout en ménageant leur image de marque.
- Révision des recettes pour réduire sel et sucres
- Rééquilibrage de la composition en fibres et matières grasses
- Mise à jour progressive de l’étiquetage sur 2 ans
- Communication transparente via label « nouveau calcul »
- Collaboration accrue avec des organismes comme Nutree pour simuler les scores
| Marque | Stratégies adoptées | Produits impactés |
|---|---|---|
| Danone | Réduction du sel et valorisation des fibres | Produits laitiers et céréales |
| Nestlé | Révision des céréales sucrées pour petit-déjeuner | Céréales petit-déjeuner |
| Michel et Augustin | Promotion des poissons gras | Snacks bio et produits de la mer |
| Unilever | Augmentation teneur en fibres | Produits transformés |
| Ferrero | Reformulation en faveur de matières grasses saines | Gâteaux et confiserie |
Conséquences pour les consommateurs : lecture et choix éclairés
Les consommateurs bénéficieront d’une meilleure information grâce au nouveau Nutri-Score, qui affine la capacité à comparer plus juste les aliments. Par exemple, ils pourront distinguer facilement entre un pain complet, riche en fibres, et un pain blanc, qui perd des points à cause d’une teneur en sel plus élevée et d’un manque de fibres. Cette différenciation plus précise, rendue possible par la révision des critères, guidera les achats vers des produits plus équilibrés.
Les boissons aromatisées, souvent trop sucrées ou contenant des édulcorants, ne peuvent plus bénéficier d’un score B, plongeant ainsi les consommateurs dans une prise de conscience renforcée sur la consommation de ces produits. Cet aspect touche directement les gammes proposées par certains acteurs comme Materne ou Pampers, qui devront repenser leur offre pour répondre aux attentes nutritionnelles.
La transition vers le nouvel algorithme est aussi un défi pédagogique : le double affichage imposé durant deux ans pourrait dérouter. Les initiatives d’accompagnement via des campagnes d’information digitale et des applications mobiles se développent pour favoriser une compréhension rapide et intuitive des nouvelles notes.
- Comparaison plus fine entre produits similaires
- Meilleure visibilité sur les produits riches en fibres
- Révélation plus stricte des produits salés et sucrés
- Double affichage possible pour faciliter la transition
- Multiplication des outils d’accompagnement pédagogique
| Catégorie | Ancien Nutri-Score | Nouveau Nutri-Score | Impact sur choix |
|---|---|---|---|
| Poissons gras | B/C | A/B | Favorise la consommation |
| Céréales petit-déjeuner sucrées | A/B | C/D | Réduit l’achat impulsif |
| Fromages à faible sel | D/E | C | Incite à choisir les versions allégées |
| Boissons aromatisées | B | C/D | Décourage la consommation excessive |
Transition réglementaire et enjeux pour la sécurité alimentaire
À compter de la publication de l’arrêté, les entreprises possèdent un délai de 24 mois pour mettre à jour leurs emballages avec le nouveau Nutri-Score. Ce cadre légal vise à donner le temps nécessaire pour adopter les nouvelles normes tout en garantissant une transition encadrée et sécurisée.
Ce délai est stratégique, car il permet de diminuer les risques de confusion parmi les consommateurs tout en offrant aux industries, dont Kraft Heinz et Ferrero, une marge pour ajuster leurs formulations, notamment sur des produits phares comme les biscuits ou les plats préparés. Par ailleurs, cette période est essentielle pour harmoniser l’ensemble des communications marketing autour de ce changement.
Sur le plan de la sécurité alimentaire, la mise à jour du Nutri-Score s’inscrit dans une politique plus globale de santé publique. Exclure le sodium au profit du sel et reconnaître certaines qualités nutritionnelles spécifiques, comme la présence d’oméga-3 dans les huiles, concourt à une meilleure prévention des pathologies cardio-vasculaires, de l’obésité et du diabète de type 2.
- Délai légal de 24 mois pour mise en conformité
- Accompagnement des industries dans la reformulation
- Réduction des risques de confusion pour les consommateurs
- Alignement avec les objectifs de santé publique
- Renforcement de la sécurité sanitaire alimentaire
| Étape | Description | Impact |
|---|---|---|
| Arrêté officiel | Publication au Journal Officiel | Démarrage de l’application du nouveau Nutri-Score |
| Période transitoire | 24 mois pour changer les emballages | Double affichage possible |
| Reformulation produit | Adaptation des recettes selon le nouvel algorithme | Maintien ou amélioration des notes |
